Regard sur le quotidien : quatrième p'tit bonheur

Bonjour,

Cette semaine, il s'agit d'évoquer un petit bonheur pour les oreilles...

Fichtre !
Que voilà une gageure...
"Montrer un petit bonheur des oreilles"...
Ca m'laisse perplexe.

D'ailleurs, je pensais vraiment que ce serait difficile et puis une idée m'a traversé le neurone... La première qui dit qu'une fois n'est pas coutume, je lui tire la langue !

Quand j'entends, tout au long des récréations, les cris des deux cents enfants qui s'ébattent en même temps...
Quand j'entends dans mon oreille droite les cris stridents des enfants qui "jouent" en passant précisément exactement derrière moi (c'est pareil pour l'oreille gauche !)...
Quand j'entends à longueur de récréation les "maîtresse, il m'a fait mal."et "maîtresse il n'arrête pas de m'embêter." et "maîtresse il ne veut pas que je joue avec lui" ou autres joyeusetés...
Quand je les entends se battre et s'insulter...
Quand j'entends les commentaires permanents en classe des enfants qui n'arrivent pas à respecter une simple consigne "Vous vous taisez" parce qu'ils croient que "oui bien sûr, on se tait, c'est mieux pour travailler, mais j'ai quelque chose à dire, moi... alors je peux bien le dire ?"
Quand j'entends le brouhaha sempiternel des activités qui s'amplifie parce qu'ils ne savent tout simplement pas chuchoter...
Quand j'entends Marmotte numéro Deux hurler qu'il est incompris et maltraité... ou crier des noms d'oiseaux à ses frère et soeur... exprimer son mal être en criant ou en claquant la porte...
Quand j'entends Marmotte numéro Un mettre la musique à fond et chanter à tue-tête parce qu'elle ne s'entend pas...
Quand j'entends Marmotte numéro Trois crier en courant dans la maison parce que "les extra-terrestres attaquent la terre" et que les "opérations doivent être déclenchées pour sauver le monde entier"... avec bruits d'attaque et bruits de décollage à l'appui...
Quand j'entends Marmotte numéro Trois (merci Marmotte ! Moi je m'y perds, dans les nombres, tu sais bien que mon créneau c'est davantage les mots que les nombres) jouer de son violoncelle sans se concentrer, en bâclant le travail parce que "maman, c'est l'heure de mon épisode"... hâte qui nous vaut moultes fausses notes et autres grincements...
Quand j'entends le bruit de l'une ou l'autre des consoles de jeux qui"dzing-tchaktd-zine-bioup-titieiitiieiitent"... ou les tites locomotives qui "tchou-chirisiitqhdisitsjtisent"...

Alors je me dis que le meilleur des tis bonheurs des oreilles, c'est bel et bien l'instant de silence qui s'installe, tellement bon que je n'ose pas mettre un disque à mon goût de peur de le faire fuir (le silence, pas le disque)... Je me rappelle cette semaine de vacances quand les enfants étaient tous partis en même temps... j'ai laissé le silence faire comme chez lui toute la semaine dans la maison... Elle n'avait pas l'habitude...Alors je me dis que j'apprécie fichtrement les moments où ils dorment... J'aime à les regarder dans le silence... Je me rappelle être partie en classe de découverte avec une classe, et j'ai apprécié de découvrir un autre aspect de certains "pénibles" en classe, endormis ou même fiévreux (il fallait bien ça pour les calmer) parce que justement, tout ce bruit s'arrêtait un peu...


Bon ok, c'est scrappé (ne le dites pas trop, ce doit être une de mes premières pages...), mais c'est juste parce que je ne sais pas du tout où j'ai pu mettre ces photos encore non scrappées mais l'idée c'est qu'ils dorment en silence... encore que Marmotte numéro Deux cause en dormant...

Alors je me dis que le bonheur des oreilles, c'est bien le silence...

Mais alors, là, à nouveau, me revient en mémoire l'horrible moment de l'hospitalisation de Marmotte numéro Trois, juste après sa naissance... Hospitalisation... Opération... Greffe... Réanimation... Intubation... Je me rappelle tous ces jours où nous allions le voir, pour qu'il fasse notre connaissance et que nous fassions la sienne, nous le regardions, parfois nous le regardions crier, pleurer, sans rien pouvoir faire d'autre que le caresser... Il pleurait, il criait... et aucun son ne sortait de sa bouche... les cordes vocales étaient immobilisées par les sondes et le respirateur... Et je me rappelle alors combien ce silence était affreux, combien il était affreux de ne pas l'entendre... même crier... en voyant bien qu'il criait...

Alors je me dis que le bonheur, c'est bien de les entendre...

...un peu...

Et si vous êtes arrivés jusque-là, je vous propose un livre superbe et qui produit un effet phénoménal sur les marmottes... suffisamment pour obtenir un peu de silence tellement ils sont absorbés par l'histoire et par le silence rendu nécessaire... Attention... Chut ! vous allez le réveiller ...


Salley Grindley, Peter Utton, et Paul Beyle, si vous le trouvez à la bibliothèque, n'hésitez pas...

Et si tous les p'tits bonheurs du monde se donnaient le lien...

Bonne journée,
Passez une bonne semaine et écoutez vos p'tits bonheurs des oreilles... Rendez-vous mardi prochain si vous voulez bien.
Véronique

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