Regard sur le quotidien : Au quatrième mardi était le jaune

Bonjour
Ah ça !
Dis donc le jaune !
Tu m'auras donné du fil à retordre, sais-tu ?
On pourrait même dire que tu m'en auras fait voir de toutes les couleurs cette semaine et des années durant !
Tu caches bien ton jeu !




Oui, bien sûr, tu es fréquemment présent dans la nature. D'abord dans le ciel où dans le sombre de la nuit tu irradies de mille lumières entre les étoiles qui encouragent les utopistes à des rêves illusoires et la lune qui attire l'imagination des distraits ... ou bien encore le jour, quand tu joues avec le soleil qui darde ses rayons et entretient ton éclat (et par-là même le sien, cabotin qu'il est !). Mais là, tout jaunet que tu sois, tu vires au rouge écrevisse si l'on n'y prend pas garde.

Ensuite sur terre où mille fleurs s'offrent le luxe de ton ardente couleur, figurant le début du printemps... où mille feuilles empruntent, le temps d'un automne, ta chaleureuse teinte... où mille lumières éclairent les villes et parfois réchauffent quelques coeurs... Enfin dans les activités, parfois côté cuisine où le citron, la pomme et la banane prennent plaisir à te rendre plus doré sous une couche de miel, où les épices parent de moultes chatoyantes couleurs les mets et plats servis, parfois côté loisirs où les peintures et les encres t'essaient à moults effets et te demandent de transcrire moults émois.

Tu te camoufles...
Tu prends mille noms, jaune clair, jaune foncé, jaune indien, jaune safran, jaune paille, jaune persan, jaune d'or, jaune citron, essayant même de te dérober sous des prête-noms : adjectifs : blond, doré, préfixe : xantho... je t'ai même appelé jaunâtre à force de rire jaune de ne pas trouver ton éclat chez moi, dans mon quotidien... peu de jaune, si peu.

Tu t'esquives...

Tu te caches, tu t'éloignes, tu reviens, tu t'écartes, tu t'escamotes, tu te soustrais, tu parais, tu disparais, tu montres un petit soupçon de jaune dans mon bureau, pour le « stimulant » intellectuel (paraît-il), tu arbores une petite tâche de jaune « épices » dans la cuisine le jour où je fais un jus d'or (si éphémère).

Mais tu fuis, pleutre !

Et tu fais bien de te soustraire à mon souvenir, poltron ! Car tout à coup, une réminiscence. Un petit souvenir de jaune. Que j'ai tant apprécié et tant haï tour à tour. Jaune tout tendre, moelleux, si doux, si fondant, toi, le jaune dont je beurrais mes tartines, juste avant de les saupoudrer d'un tout petit peu de chocolat ou de sucre en poudre, toi que je trouvais si exquis, avec du caractère quand je te goûtais « salé », étalé sur les « mouillettes » que je trempais dans un oeuf à la coque juste après avoir entendu le délicat « crac » de la coquille.




Jaune que j'ai commencé à détester et à fuir quand je me suis rendue compte que tu laissais des traces indélébiles dans ma vie. Certes tu n'étais pas le seul ! Mais tu avais ta part de responsabilité alors n'essaie pas de te défiler ! J'ai la mienne également, c'est vrai, et je m'en occupe moi-même ! Tu symbolises la lumière et tu m'as envoyée dans un gouffre sombre. Tu es la couleur du soleil, tu es devenu l'attribut des divinités solaires paraît-il, telles qu'Apollon. C'est une blague je suppose ? Parce que tu as commencé par me laisser un petit kilo, comme ça, l'air de rien, avec tes amis d'autres couleurs, mais c'est à toi que je parle, c'est ta semaine pour le moment, puis un autre. puis encore un, et un autre. ça n'avait plus rien à voir avec la version féminine de l'Apollon, n'est ce pas ? Ne sachant plus quoi faire, je me suis privée de toi, de tes amis aussi du reste, c'est vrai, alors même que je t'appréciais tant, que je vous appréciais tant, tant privée que j'ai perdu le goût de toi, de vous. Maintenant encore, j'ai du mal à t'estimer, j'ai perdu l'habitude de toi et de tes amis, je ne vous fais plus confiance. Mais tu restes là, un peu présent, parce qu'il faut de toutes les couleurs pour faire un monde, mais je te tiens pour sournois, tiens le toi pour dit, jaune fourbe ! Tu t'es perdu dans ta présomption, le jaune, tu as cru que devenant couleur des princes, apanage des panoplies des rois et des empereurs, tu pouvais te permettre l'orgueil. Tu as oublié ton sens premier de rayonnement, d'amitié, de partage, de chaleur, de fête et de joie. Heureusement que vous n'êtes pas tous jaunes de la même engeance.

Et tu vas voir que la ronde des mardis jaunes va te remettre les idées en place ! Et peut être les miennes également :) Ainsi il ne me reste plus qu'à suivre mon "chemin de briques jaunes"...
Bonne journée et bons jaunes à vous.
Véronique
PS : message récupéré des décombres de son domicile précédent.

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